Article publié le 09.11.2022

Au mois de mars et en novembre, les grues cendrées (Grus grus) migrent respectivement vers leurs sites de nidification et d’hivernage. Elles empruntent alors à peu près toujours les mêmes couloirs migratoires, larges d’environ 200 kms. Un de ces couloirs importants passe par la façade sud-est de la Belgique mais parfois, lors de conditions météorologiques particulières, les oiseaux peuvent passer sur le reste de la Wallonie.

Lors de la migration automnale et avant d’arriver en Belgique, ces oiseaux migrateurs partent généralement des pays du nord – Norvège, Finlande, Suède à chaque fois autour des mêmes lacs. De là, ils survolent l'Allemagne jusqu'au sud-est de notre pays où ils font parfois une escale pour se nourrir. Principalement dans les Hautes Fagnes et dans la vallée de la Semois. Il arrive aussi que certaines grues se posent sur les hauts plateaux au sein des limites de Nassonia, là où les tourbières qui ont été restaurées et les mares qui ont été creusées ces dernières années leur offrent un habitat favorable pour s’installer le temps de quelques heures.

Elles se rendent ensuite en Champagne, en France (il arrive que l'on compte près de 80 000 oiseaux en même temps au Lac du Der). En effet, c'est à cet endroit que deux routes migratoires occidentales se rassemblent. Certains oiseaux décident même d'y rester si l'hiver est doux. Les autres poursuivent leur route vers la mer Méditerranée.

Lorsque le soleil commence à réchauffer leur lieu d'hivernage, généralement à la mi-février, les grues reviennent vers leur aire de reproduction, plus au nord.

A noter que la grue part de plus en plus tôt vers les zones de reproduction, une conséquence directe du réchauffement climatique…

La grue cendrée niche dans les landes humides, les marais, les clairières, dans les forêts marécageuses et les tourbières du nord et de l’est de l’Europe. Elle est intimement liée à des habitats ouverts humides, voire inondés. Auparavant, les grues cendrées nichaient dans l’ensemble du continent mais les populations ont fortement régressé à cause de plusieurs facteurs : l'assèchement des milieux humides, marais et autres secteurs inondables, l'aménagement des vallées, la fréquentation touristique, l'utilisation des étangs pour la pêche et/ou la chasse.

Cependant, il n’est pas exclu que des grues cendrées re-nichent un jour en Wallonie. Pour ce faire, l’aménagement de sites pour les accueillir est primordial. En effet, le maintien du caractère humide des landes et des tourbières est essentiel afin que les grues puissent installer leur nid. Il est donc nécessaire de ne pas assécher les sites potentiels et au contraire, de favoriser la mise en eau de certaines parcelles.

Pour infos, la grue cendrée se reconnait grâce à :

  • Sa hauteur allant de 95 à 120 cm, plus grande que la cigogne ;
  • Son envergure allant de 180 à 220 cm, d’un bout d’aile à l’autre ;
  • Son corps bleu-gris ;
  • Son cou et sa tête noirs et blancs, avec une tâche rouge (sans plumes) à l’arrière de la tête ;
  • Ses cris trompetant, facilement reconnaissables.

Sources :