Elargir le modèle économique actuel

Les revenus traditionnels de la forêt sont aujourd’hui questionnés par différents épisodes. L’état sanitaire des peuplements et les menaces climatiques hypothèquent les rentrées classiques des ventes de bois. Les risques liés aux épizooties et certaines pratiques de chasse non durable incitent à s’interroger sur la durabilité des revenus traditionnels liés à la cynégétique.

Cette réduction des revenus traditionnels, parfois monopolistiques, peut également pousser les propriétaires à choisir des solutions de « facilité » et à privilégier des modèles dits plus rentables à court terme aux dépens souvent de la diversité forestière, de l’équilibre faune-flore, du respect des sols et des services écosystémiques.

La fragilité financière se double alors rapidement d’une fragilité de l’écosystème forêt et de son obligatoire résilience dans ce siècle où les défis se multiplient.

Nassonia entend être au coeur même de ces questionnements. Étudier, élaborer, proposer, en complément et en appui de ces deux sources de revenus traditionnels d’autres pistes de valorisation de la forêt dans sa dimension sociale et via les services écosystémiques qu’elle rend à la société.

La dimension économique générée par un tourisme de qualité sera abordée et étudiée à l’échelle du territoire vaste qu’est la Grande Forêt de Saint-Hubert, englobant la forêt de Saint-Michel-Freyr.

Les retombées économiques classiques de l’HORECA dues à la forêt sont souvent difficiles à précisément évaluer. Mais aussi celles plus diffuses encore du tissu socio-économique qu’une région tournée vers l’accueil à la nature permet de conserver ou de re-dynamiser. Nassonia a la volonté de cerner au mieux des enjeux économiques indirects liés à la forêt et à la nature. Des expériences à l’étranger, mais également en Belgique, seront visitées et mises à profit pour cerner au mieux les opportunités à saisir et les pièges à éviter.

Les questions d’économie collaborative, de circuits courts, de haute valeur ajoutée de la production forestière seront étudiées en lien avec le tissu économique local et régional. Les bénéfices rendus à la collectivité par la conservation ou la restauration d’habitats capables d’offrir pleinement bon nombre de services écosystémiques qui atténuent les dégâts potentiels (érosion des sols, inondations, épisodes de sécheresse) seront modélisés au plus fin.

Une réflexion sera menée et devra aboutir sur de possibles mécanismes de financement de certains services écosystémiques. Il faudra illustrer la véritable «valeur» sociétale de ces rôles importants joués par les forêts mais trop souvent peu pris en compte face aux deux sources de revenus traditionnels : bois et chasse. Et donc trop souvent mis en péril par la position économique dominante de ceux-là même.