Le projet Nassonia prend naissance dans une terre fertile, déjà largement semée d’initiatives et de réalisations, dont certaines visionnaires, toutes en lien avec la forêt.

L’histoire de Saint-Hubert : Selon la légende, le seigneur Hubert parti seul à la chasse se retrouve face à un cerf blanc portant une croix étincelante entre les bois. Quand l’animal s’arrête, une voix tonne dans le ciel : « Hubert ! Hubert ! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Hubert se convertit et devient évêque de Liège. A sa mort, son corps est rapatrié dans le hameau d’Andage, proche du lieu de cette vision. Andage devient Saint-Hubert. L’image du Cerf y a été et y reste déterminante et participe à l’identité même de ce massif forestier. Cette conversion de Saint-Hubert résonne comme une invitation, d’une brûlante actualité, à un rapport neuf que nous avons à créer avec la nature et avec la forêt.

Un Musée de plein air : Dans la vallée de la Masblette, à l’orée de la Forêt de Saint-Michel-Freyr, la Province de Luxembourg, dès la fin des années ‘60, se lance dans la création d’un Musée de plein air. C’est un village clairière du XIX° siècle qui peu à peu se recrée. Ce lieu qui illustre les rapports de nos ancêtres à cette forêt est aussi celui où s’incarne Nassonia qui invite à penser nos rapports futurs à la forêt et à la nature.

Les Chasses de la Couronne : Depuis l'indépendance de la Belgique, le droit de chasse sur Saint-Michel-Freyr appartient à la Couronne. En 1981, le roi Baudouin expose une vision novatrice non seulement d’user de ce droit mais également du rôle de la chasse dans une forêt et une société en mutation. Il émet trois objectifs principaux, incarnations de sa vision :

  • Créer des habitats de prédilection pour le grand gibier qui feront l’objet d’une gestion rationnelle et modèle ;
  • Privilégier la recherche scientifique sur la faune des Hautes Ardennes et sur l’équilibre entre la forêt et le gibier ;
  • Développer une illustration pédagogique et encourager une ouverture progressive et rationnelle d’une partie de ces forêts aux admirateurs de la nature.

Le Conseil cynégétique : Parallèlement à̀ cette initiative royale, en 1982, les chasseurs de la région de Saint-Hubert se regroupent volontairement au sein d’un conseil cynégétique, l’Unité de Gestion Cynégétique du massif forestier de Saint-Hubert (UGCSH) sur base purement volontaire. Ils s’imposent un règlement d’ordre intérieur assez strict, fondé sur des critères scientifiques et biologiques de gestion du cerf :

  • Rétablir et maintenir un sex ratio équilibré́ ;
  • Rétablir et maintenir une pyramide d’âge correctement étalée jusqu’à̀ dix ans et plus.

Le Projet de gestion intégrée : A la fin des années ‘90, à l’occasion de la révision des plans d’aménagements forestiers, les grands choix de gestion forestière font débat. En 1998, un projet de gestion intégrée du massif de Saint-Hubert (PGISH), sur près de 20.000 ha est lancé. Il inclut une importante dimension participative des acteurs locaux appuyés de l’expertise des milieux académiques. Ce projet, s’il ne débouchera finalement pas sur une structure porteuse durable, n’en aura pas moins semé des pistes importantes de réflexions et d’actions sur le massif dont Nassonia est l'héritière.

Un projet LIFE Nature : En 2003, un projet LIFE est déposé à la Commission européenne en vue de restaurer les tourbières et milieux humides du Plateau de Saint-Hubert. Pendant 4 années (2003-2007), ce sont près de 600 ha d'habitats Natura 2000 en forêts domaniales, communales et privées qui seront ainsi restaurés grâce aux financements wallon et européen.

La Grande Forêt de Saint-Hubert : En 2008, le Gouvernement wallon se dote d'une stratégie de valorisation touristique des massifs forestiers au sein du concept "Les Forêts d'Ardenne" qui vise à offrir des produits touristiques attractifs et compétitifs, en termes d'animation, d'équipement, d'hébergement et de services. Une des grandes fonctions attribuées à la forêt en réponse aux attentes sociétales, trouve là encore à s’incarner dans le massif de Saint-Hubert.

Un parc à grumes : Au début de l’année 2019, la Région wallonne entend valoriser au mieux ses arbres de très haute qualité. Les grumes mises en vente sur ce site sont le résultat de longs siècles de croissance. Ce parc illustre l'importance d'une gestion forestière axée sur la qualité plutôt que la quantité.